Suite et fin de la chronique sur les arts de la table, ce soir je reçois pour un dîner du XXI ème siècle !
Manger avec une fourchette, s'asseoir pour le repas, ne plus s'essuyer dans la même serviette que ses compagnons a mis des siècles à s'imposer. Les arts de la table traversent les épreuves du temps, fidèles à la société dans laquelle ils sont installés
A la Renaissance...
Sur tables, les épices trônent toujours et l'ordre de service apparait : on commence par les fruits, puis les bouillies, les rôts ou les grillades pour finir par les desserts.
Les tendances culinaires viennent d'Italie (l'art italien est prépondérant à la Renaissance), on utilise des sauces, on fait des grillades, on cuisine les légumes et les agrumes.
Pendant ce temps là, en Espagne, un roi oblige les taverniers à couvrir les cruches de vins d'une tranche de jambon afin de limiter les effets de l'alcool qui sont à l'origine de nombreux désordres publics. Tapear veut dire couvrir en espagnol (couvrir la cruche) : c'est la naissance des Tapas.
Le XVIIe siècle et XVIIIe siècle
Chez les nobles, les repas évoluent et deviennent de plus en plus sophistiqués. Les bonnes manières à table sont connues et respectées. Les couverts deviennent individuels, le couteau et la fourchette (à trois dents) sont posés à droite de l'assiette, la serviette et les verres sont posés sur la table nappée. L'orfèvrerie est une industrie en plein essor et qui s'anoblit. Sur table, tous les mets sont disposés en respectant une parfaite symétrie, on nomme ce type de service le service à la française. C'est grâce à Versailles que ce type de service deviendra un standard du savoir-recevoir à travers toute l'Europe. Les repas festifs sont organisés sous formes de buffets fastueux, richement décorés et très structurés, à l'image des jardins à la Française alors très à la mode. Les valets ne participent pas au service à table, ils se contentent de changer les assiettes sales. Seuls les gentilshommes ont le droit de servir la table royale. Tous les convives n'ont pas accès aux mêmes mets et c'est la préséance qui permet de déterminer qui à droit à quoi. C'est le travail des Maitres d'hôtel d'organiser ce service à la Française.
Les mets exotiques arrivent progressivement : café (le vin d'Arabie), thé, chocolat tandis que les épices se démocratisent un peu dans la cuisine populaire. Ces mets nouveaux exigent de nouveaux ustensiles et récipients pour pouvoir être servis.
Dans les hôtels particuliers de la noblesse, les premières salles à manger apparaissent sur les plans de construction, elle sont situées à proximité des chambres.
Le peuple, lui découvre les premiers cafés. Les pays musulmans ont depuis longtemps coutume de s'asseoir et de discuter tout en buvant le café. A Paris on dénombre déjà presque 900 cafés qui deviennent très vite d'importants lieux d'échanges et de discussions (surtout en période de pré-révolution).
Dans les restaurants parisiens, le travail de l'équipe de service prend de l'importance : c'est l'époque des grands Maitres d'hôtel qui excellent dans l'art de découper les pièces de viande et les flambages au guéridon apparaissent aussi. Le menu s'organise dans l'ordre de service des mets, les plats de poissons devenant des plats à part entière, désormais servis avant les viandes. Napoléon, à la recherche d'un moyen de conservation des aliments pour ses armées lance un concours. Un inventeur, du nom d'Appert, découvre le principe de la conserve moderne utilisé aujourd'hui partout dans le monde et qui a conservé son nom (l'appertisation).
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